La France bat la campagne…
La campagne est lancée. Le magazine du Monde livre un récit de la dissolution suggérée au Président par un quatuor de sycophantes retranché “au château”. Je découvre aussi ce matin que Mélenchon accepterait de ne pas être premier ministre ! Le degré d’infatuation de ces personnages est renversant. Par contre, il y a une excellente analyse dans le Monde : l’entretien accordé par le Pr Denis Baranger, professeur de droit public, constitutionnaliste. Le bon mot de Devedjian sur la dissolution décidée par Chirac m’a bien fait rire : dans un appartement où il y avait une fuite de gaz, Chirac a craqué une allumette pour y voir clair…
On retient donc son souffle, en se disant qu’au mieux, il n’y aura de majorité d’aucun camp, que la France sera ingouvernable comme la Belgique le fut il y a quelques années (près de deux ans sans gouvernement fédéral mais les Belges ne voyaient aucune différence !) et qu’Emmanuel Macron sera ainsi neutralisé dans ses velléités guerrières et son langage martial. “La grenade dégoupillée” qu’il se vante “d’avoir balancé dans les jambes” de ses adversaires pourrait bien exploser dans les siennes. Et si le RN et LFI me font également horreur, je crains tout autant que l’engagement militaire français en Ukraine n’exaspère le conflit. Serge Klarsfeld a annoncé que s’il devait choisir entre RN et France insoumise, il n’aurait pas d’hésitation : il voterait pour le Rassemblement national. Je n’ai quand même pas oublié que dans les manifestations du FN on brandissait le portrait de Pétain et qu’on y vendait l’Action française.
Et puis, il y a l’autre élection, plus lointaine mais tout aussi lourde de conséquences : Biden ou Trump ? Il est difficile de trancher, d’un point de vue strictement européen, et de prévoir quel est notre intérêt. Quand Trump fut élu en 2016, nous étions à Rome. Nous fûmes si abattus que nous allâmes nous promener le long des tombeaux de la Via Appia antiqua. Mais quatre ans plus tard, je suivis toute la nuit les résultats de la confrontation Biden/Trump et je suis convaincu qu’il y eut manipulation, probablement dans les deux sens, assez pour nourrir les soupçons de fraude. Biden est un belliciste et je déteste l’utilisation politicienne actuelle de la justice et ces procès truqués pour empêcher Trump d’être (ré)élu.
Coraggio Casimiro. C’est le déclin de l’empire. Mais les époques de décadence peuvent réserver les plaisirs rares d’arrière-saison et Louis XV avait-il tort de dire “ça durera bien autant que moi” ?

Rome, Via latina