Une association de pensée

L’actualité des tabloïdes m’a rappelé une lettre adressée par Sigmund Freud à Martha Bernays en juin 1885. Freud, depuis peu dozent de neuropathologie, effectue alors un remplacement dans une clinique privée pour névrosés et malades mentaux à Oberdöbling, non loin de Vienne.

“Soixante malades sont soignés dans la maison, représentant toute la gamme des affections mentales, depuis la débilité légère qu’un profane ne remarque pas jusqu’à la détérioration psychique la plus profonde. […]. Ce ne sont tous naturellement que des gens riches, comtes, comtesses, barons, etc. Les pièces de résistance sont deux Altesses, le prince S… et le prince M… […]. Tu ne saurais croire combien ces princes et ces comtes ont l’air minable, bien qu’il ne s’agisse pas chez eux de débilité mentale proprement dite, mais d’un mélange de débilité mentale et d’excentricité.”